On vous avait prévenus. Cela faisait une semaine que nous pensions avoir nos tenues prêtes pour le Qatar Prix de l’Arc de Triomphe (enfin, du moins dans nos têtes): bottines, collants noirs, veste en fourrure, gants…
Nous sommes dimanche, il est 12h00, il fait 35° à l’ombre : l’enfer commence..
Mission n°1 : Repartir de 0 à H-1 du départ après s’être rendues compte que nos tenues sont plus adaptées pour un weekend au bord des pistes à Gstaad que pour une course hippique en plein cagnard.
Au programme :
- Démotivation « non c'est bon je veux plus y aller, c’est nul, les chevaux c’est nul, je suis fatiguée »
- Crise de doute « C’est pas notre monde, on est moches, non franchement on peut pas se pointer là bas comme ça, et puis on ressemble à deux teubés avec nos chapeaux »
- Agacement « T’as pas vu ma ceintuuuuuuure.. mais si P….. tu l’avais hier ! »
Nos deux gardes robes y passent entièrement du style « Augustine du Château de la Bollardière se rend à la communion de son cousin Jean-Eude-Baptiste (3ème du nom ) » à la jet-setteuse « Fuck me i am rich ».
Finalement on décide de keep it simple ca sera noir et bleu marine, prise de risque minimale hormis pour nos chapeaux qui nous vieillissent de trente ans chacune et nos talons de 15cm.
Mission n°2 : Atteindre le village d’honneur (budget : 15e, hauteur de talon : 15cm, température extérieure : 35°)
On s’était bien dit que ce genre de choses allait nous arriver un jour et qu’on pourrait les raconter à nos petits enfants.
- Prendre l’ascenseur en tenues de rombières devant les yeux éffarés de nos gentils voisins : check
- Marcher au pas de course dans les rues et dans le métro le plus naturellement du monde alors que tous les yeux sont rivés sur nous (et pas parce qu’on est belles) : check
- Négocier comme deux mafieuses avec un chauffeur de taxi pour faire 1km , se faire entendre dire qu’on voit direct qu’on est pas d’ici et au final se faire rouler royal : 1course pour le prix de deux : check
- Se balader de tribunes en tribunes «oups ! pardon » « désolée » d’ascenseur en ascenseur entourées de russes, d’italiens et d’émirs pour enfin percuter que le village d’honneur est au centre de l’hippodrome : check
Mission n°3 : Se fondre dans la masse
Au début affolement: "Purée...Je t'avais dit, personne n'a de chapeau"
Après avoir avançé quelques mètres, plutôt easy au final entre La reine Elisabeth , et la duchesse d’on ne sait où avec les toutes dernières Louboutins.
Pour le coup on a eu bon flair, on tape dans le mille avec nos robes vu que 90% des filles sont soit en bleu marine, soit en beige, soit en noir .
On prend rapidement nos marques : open bar champagne à droite, champs de courses à 10 m.
D’ailleurs c’est l heure du goûter : oui même pendant les mondanités on perd pas le nord chez Jungle's Moods.
16h15 : Départ du prix de l’arc de triomphe la course la plus attendue de l’année, on y connait rien , mais gros moment d’émotion lors du passage des chevaux sur la dernière ligne droite. Pour le fun on aurait presque envie de crier « OUI C EST MON POULAIN !!! » mais bon on va se retenir (pour une fois). Par contre ne nous demandez pas de vous dire qui a remporté le prix.
Grosse classe, le photographe se prend de sympathie pour nous « Elles sont mignonnes ces petites provinciales.. » et on est les seules à avoir droit à un shooting en extèrieur sous les regards courroucés de la jet set environnante.
Mission n° 4 : Repartir dignement
Après cette belle après midi forte en émotion et surtout en champagne il est temps de repartir.
Les orchidées qui nous sont offertes à la sortie avaient de quoi à nous garantir la classe jusqu’à la tombée de la nuit, mais lorsque l’on constate avec horreur qu’il y a deux heures de queue pour attraper un taxi notre naturel revient au galop (Oui.Elle est super facile celle là), les photos parlent d’elles-même.
Mission n°5 : Se Ressourcer.
Une journée au cœur de la Haute c’est éreintant, on se sent faible et rien de tel qu’un bon retour aux sources pour finir le weekend.
Leçons :
- Mettre un chapeau quand il fait chaud c’est chic, l’enlever et dévoiler sa mèche collée l’est beaucoup moins.
- Les robes en soie c’est beau sauf quand tu commences à avoir un début d’auréole dans le dos. (Merci les fauteuils-clubs en cuirs)
- Trouver un mari riche : EASY . Trouver un mari jeune et riche moins easy. Trouver un mari jeune riche et beau : pas possible.
- L'avantage avec les mondanités du dimanche après-midi c'est qu'on a la gueule de bois le soir même et non pas le lendemain.
- Ne pas se rendre à des évènements mondains tous les dimanches, de notre point de vue on pourrait très très vite y prendre goût. (ouhhhh les vilaines superficielles).